Le Drian sur le cyberespionnage : "La France n'est pas à l'abri, il ne faut pas être naïf"
INTERVIEW - Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, revient sur les accusations américaines visant la Russie et évoque le risque de piratages informatiques en France, notamment pour les prochaines échéances électorales. "Le risque qui pèse sur la vie démocratique est réel", prévient le socialiste.
Jean-Yves Le Drian, mardi dans son bureau au ministère de la Défense (Eric Dessons/JDD)
Estimez-vous, comme les autorités américaines l'affirment , que la Russie est à l'origine des piratages informatiques contre le Parti démocrate pendant la campagne présidentielle?
S'il y a eu une action pour influencer ou manipuler l'élection présidentielle américaine, c'est un événement grave. Si elle a été menée par un État, c'est une ingérence insupportable. Car en visant le processus électoral d'un pays, on attente à ses fondements démocratiques, donc à sa souveraineté. Nos services ont bien sûr les échanges nécessaires à ce sujet, ne serait-ce que pour en tirer des leçons pour l'avenir.
"Les tentatives d'agression informatique sur mon ministère doublent chaque année"
Est-ce que la France est à l'abri d'attaques similaires?
Non, évidemment, il ne faut pas être naïf. Depuis que je suis à mon poste et notamment depuis trois ans, la menace cybernétique est devenue majeure y compris sur nos propres outils militaires. Les tentatives d'agression informatique sur mon ministère doublent chaque année. En 2016, 24.000 attaques externes ont été bloquées par nos dispositifs de sécurité. Parmi celles-ci, quelques centaines, plutôt élaborées, avaient de véritables intentions de nuire. Nous avons relevé par exemple des tentatives d'atteinte à l'image du ministère, des attaques menées à des fins stratégiques (harcèlement, repérage, espionnage) et même des tentatives de perturbation de nos systèmes de drones. Fort heureusement, nos défenses tiennent bon, et aucune attaque sur le ministère de la Défense n'est parvenue à ses fins. Mais le risque sur les infrastructures civiles, étatiques ou d'importance vitale (dans le secteur de l'eau, de l'électricité, de la santé, des communications ou des transports) est réel. Tout comme le risque qui pèse sur la vie démocratique et les médias. Nous l'avons vu lors de l'attaque contre TV5 Monde en 2015 . Face à ces menaces-là, il fallait réellement changer d'échelle, pour ne pas se faire déborder.
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Source: leJDD.fr
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